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Les pupitres de la modernité

 

Plusieurs dizaines de pupitres reposent aujourd’hui dans le grenier de L’École des Ursulines de Québec.

C’est une tradition ancienne. Les Ursulines ont toujours utilisé leurs greniers pour entreposer leur mobilier scolaire. Il était mis en réserve pour s’adapter commodément aux besoins du pensionnat, aux variations du nombre d’élèves et de classes. 

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Au temps de Marie de l'Incarnation

Leur entretien est d’ailleurs assuré par un « loyer » demandé aux parents par les religieuses. En effet, dans le prospectus du pensionnat de 1920, il est demandé un loyer de $2.50 pour « le bureau et la couchette ». D’autres pupitres, plus élaborés et achetés chez un fabricant, présentent d’élégants montants en fonte ouvragée noire.

A l’époque de Marie de l’Incarnation, le mobilier scolaire ne se différencie pas spécifiquement du mobilier domestique utilisé par les religieuses. L’enseignement se fait sur un mobilier facilement transportable : bancs, chaises, tables à tréteaux et, quand les travaux d’écriture l’exigent, sur les grandes tables du réfectoire des élèves.
Au XIXe siècle, le mobilier scolaire se spécialise et se sédentarise. Les bancs sont parfois fixés aux pupitres. A deux plans et certains à plusieurs places, ils sont munis d’une rainure pour y déposer le crayon ou la plume et d’un trou pour l’encrier en porcelaine blanche.
Ils sont fabriqués sur place en bois de pin ou en merisier par les menuisiers du Monastère, teints en brun ou peints en noir.
 
 
 

Avec le temps...

C’est à la fin des années 50 que de nouveaux pupitres sont introduits dans les classes. En bois d’érable, vernis, de différentes grandeurs pour s’adapter aux élèves du primaire et du secondaire, les nouveaux pupitres sont  munis d’un abattant retenu par une chainette en métal. Chaque pupitre dispose d’une chaise individuelle. 
Achetés dans une fabrique de mobilier scolaire de la Beauce, ces nouveaux pupitres associés au costume en tartan des petites filles adopté à partir de 1965, apportent une allure de jeunesse et de modernité aux classes du Collège des Ursulines. 
Chaque été, les pupitres qui ont survécu à l’année scolaire sont réparés, grattés, raclés et enfin revernis suivant un savoir-faire transmis de génération en génération par l’équipe de maintenance du Monastère.
C’est seulement à partir de 1998, avec la fermeture du Secondaire qu’un grand nombre de ces pupitres de la modernité seront remisés dans le grenier de l’aile Notre-Dame-de-Grâce, renouant ainsi avec la tradition d’entreposage des religieuses. 

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Tels des confidents, ces pupitres sont chargés d’histoires, de secrets, de souvenirs joyeux ou tristes. Aujourd’hui, grâce à la Fondation qui les a estampillés afin d’en certifier la provenance, ils reprennent du service pour faire le bonheur des petits comme des grands.

Christine Cheyrou 

Le 13 octobre 2021

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